Usé par cinq années de cogestion avec Chari, Ajay Kumar Bhatter renonce à lui succéder. Dans la foulée, Chari lui a retiré la responsabilité de l’Europe et en a profité pour démettre tous les précédents "region-in-charge", y compris son fils PR Krishna jusque là en charge des Amériques. Chari fait le ménage !
La Déclaration de Tiruppur visait un double objectif : mettre un terme aux querelles de succession et rassurer les abhyasis quant à leur avenir. La démission d’Ajay Kumar Bhatter a trois conséquences majeures : les abhyasis renouent avec l’incertitude, la guerre de succession est ouvertement relancée et la médium de Babuji et Chari fait une remarquable entrée en scène.
Les abhyasis ne savent plus qui les dirigera après la mort de Chari. Vu leur degré de dépendance, l’angoisse qui les étreint doit être forte. Certes, ils n’avaient pas tous succombé au charisme d’Ajay Kumar Bhatter qui n’en a pas beaucoup, loin s’en faut. Mais c’était quand même celui qu’avait nommé leur gourou, il fallait donc bien faire avec…
La Déclaration de Tiruppur n’a jamais réussi à éteindre complètement les hostilités entre les différents prétendants à la succession, mais elle les avait mises en sourdine à défaut de les étouffer. Une fois Ajay Kumar Bhatter hors jeu, PR Krishna, Santosh Khanjee et bien d’autres peuvent de nouveau s’affronter ouvertement, sans oublier l’arrivée fracassante de Catherine Lauret dans l’arène. On n’est pas loin de renouer avec la sombre ambiance de la fin de règne de Babuji, quand tous les coups étaient permis.
Du côté des outsiders, de Kasturi, Narayana et du petit-fils de Lalaji, il y a de quoi être euphorique. Ce n’est pas la Mission de Chari qui les intéresse mais ses abhyasis déçus et dégrisés. Alors quoi de plus favorable qu’une Mission qui croule sous les scandales à répétitions ? Plus la situation est ubuesque, plus la Mission perd sa crédibilité spirituelle et plus l’hémorragie de ses troupes risque d’être forte. Les outsiders ne pouvaient rêver mieux, la situation actuelle leur est des plus favorables.
Paradoxalement, c’est le petit-fils de Babuji qui n’en tire aucun avantage. Lui, c’est la Mission et ses richesses qu’il veut récupérer. Mais à l’inverse des autres, il ne s’est pas positionné sur le plan spirituel, mais sur la seule voie de la justice. Sa légitimité n’est donc en rien améliorée par les événements actuels qui ont cours au sein de la Mission.
Catherine Lauret avait prédit qu’Ajay Kumar Bhatter ne succèderait pas à Chari à peine six mois avant sa démission. Pour une entrée en scène, c’était parfaitement orchestré, une réussite totale. Mais attention, son prestige pourrait être de courte durée. Elle joue un jeu particulièrement dangereux. D’une part, c’est une femme et Chari a toujours dit qu’une femme ne pouvait pas devenir gourou. D’autre part, elle a annoncé qu’une guerre allait éclater entre la Chine et l’Europe et que le Royaume-Uni serait détruit en 2010, or il ne reste plus que six mois pour que cela se réalise. Enfin, en annonçant qu’elle créerait une nouvelle voie pour le Sahaj Marg, elle sous entend qu’elle prend ses ordres directement de Babuji, en court-circuitant Chari qui ne devient qu’une simple parenthèse dans l’histoire du Sahaj Marg.
Chari pourrait bien s’en offusquer et prendre des mesures radicales. D’un côté l’argent des whispers, de l’autre une médium incontrôlable, dans quel sens penchera la balance ?
Tant que Chari n’aura pas officiellement remplacé Ajay Kumar Bhatter, tout est possible. Les plus viles tractations peuvent se dérouler et les candidats les plus malchanceux pourraient se livrer aux pires exactions. Les enjeux sont considérablement plus grands qu’à la mort de Babuji. Or, si l’on extrapole à aujourd’hui ce que certains rapportent sur l’atmosphère qui régnait en 1982, Chari pourrait mourir empoisonné demain.
Quel serait alors l’avenir de la Mission ? Celui du Sahaj Marg ? Et des abhyasis ?
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