Guérir de la dépression par le Sahaj Marg ?

(Dernière actualisation le 10 septembre 2009)
Quand la dépression mène au Sahaj Marg…

Il y a un an, Ajay Kumar Bhatter s'étonnait de la quantité de précepteurs dépressifs. J'ai rapporté ses propos en m'interrogeant sur la question : est-ce que la Shri Ram Chandra Mission rend les gens dépressifs ? Et les derniers témoignages viennent conforter cette incertitude.
Il semblerait que l'inverse soit vrai aussi, selon certains. On peut passer de la dépression à la spiritualité, grâce à la méditation. En un mot, soigner la dépression par le Sahaj Marg et guérir par la méditation à la SRCM…

Qu'en est-il exactement ?
Un psychiatre suisse a fait une intervention intitulée "Dépression et Opportunités de la Crise" au 20ème Congrès du GRAAP à Lausanne le 14 mai 2009. Ainsi, il explique aux participants de ce Congrès du Groupe Romand d'Accueil et d'Action Psychiatrique que l'issue de la crise générée par une dépression peut être de trois ordres : régression, stagnation ou progression. Il poursuit aussitôt en disant que cette crise constitue donc une opportunité pour franchir un palier vers un stade supérieur de l'évolution existentielle. Et il ajoute que c'est souvent après un conflit d'ordre moral qu'on entre en crise, un conflit entre valeurs anciennes et nouvelles. Admirez le saut qualitatif, commençant par une lapalissade et s'achevant sur une généralisation abusive…
Selon lui, l'approche néo-structuraliste bio-psycho-spirituelle s'est développée en occident sous l'influence des traditions spirituelles orientales dans le courant des années 70. L'approche philosophique indienne met l'accent sur la notion de crise évolutive, avec la conviction qu'une crise est un cadeau de la Nature, une opportunité pour se rapprocher de la "Source Ultime", la fusion avec le Divin.
"Cette position dépressive, telle que je l’ai observée chez moi-même et chez la plupart des patients avec qui j’ai pu travailler efficacement, comporte un travail de deuil, autrement dit de désinvestissement d’un acquis de croyances, de conceptions, de buts ou d’objectifs existentiels, autrement dit une désidentification à une partie de soi-même, ou plutôt de l’image jusqu’ici préservée de sa propre identité. L’expérience montre en effet que ce n’est qu’en passant par ce travail de deuil préalable que le stade évolutif atteint jusque là pourra être suffisamment désinvesti pour être transcendé. Au cours d’un tel processus, le degré de conscience s’élargit suffisamment pour que la personne puisse entrevoir de nouveaux investissements, de nouveaux objectifs, un nouveau but existentiel. On observe ensuite que la personne s’unifie un peu plus et devient plus réaliste. Dans ces cas, la souffrance et la crise qui résultent de ce processus de deuil restent supportables et contenues, si bien que la personne en position dépressive ne présente pas de débordement symptomatique cliniquement repérable. Ses conflits intérieurs et extérieurs seront donc perlaborables et leur issue sera favorable, débouchant sur une progression évolutive."
Pour ce psychiatre, la dépression constitue donc une opportunité de progression évolutive vers de nouvelles dimensions spirituelles.
Texte extrait d'un article à retrouver intégralement sur :
www.psychologie-therapies-spiritualite.ch/articles/articles_pdf/correct_articles/ART-GRAAP.pdf

Mais qui est donc cet intervenant qui considère que la dépression constitue une opportunité spirituelle ?
Ferdinand Wulliemier. Né en 1942, ce psychiatre suisse découvre le Sahaj Marg à l'âge de 40 ans, devient rapidement précepteur puis membre du Sahaj Marg Research Institute et crée la fondation suisse Sahaj Marg Spiritualité. Parallèlement, il exerce durant 35 ans en tant que thérapeute et enseignant à la Faculté de Médecine, la Faculté des Sciences sociales et politiques et au Centre d’Etude de la Famille à Lausanne.
Précurseur du courant de la Psychiatrie spirituelle durant les années 90, il introduit dans le champ psychiatrique les notions d'invertendo et de région centrale si chères au Sahaj Marg, en ajoutant aux stades d'évolution psychologique de l'individu un dernier état dit transpersonnel ou spirituel.
Maintenant retraité, il a créé un website (www.psychologie-therapies-spiritualite.ch ) où il vend ses séminaires plus ou moins spiritualisés, de 2 à 8 jours pour 380 à 800 CHF (240 à 500 €).

En tant que psychiatre et cofondateur de la psychiatrie spirituelle, Ferdinand Wulliemier considère donc que la dépression constitue une opportunité spirituelle. Par le passé, il nous apprenait que près d'un quart de ses patients avaient suivi une psychothérapie avant de méditer, que près d'un tiers d'entre eux avaient une personnalité "peu structurée".
Les faits nous montrent que les abhyasis du Sahaj Marg sont souvent dépressifs, Ajay Kumar constate qu'un grand nombre de précepteurs de la SRCM le sont aussi.
Alors, est-ce la dépression qui mène à la méditation, ou bien la méditation qui mène à la dépression ? Répondre à cette question, c'est un peu comme tenter de répondre à la question qui de l'œuf ou de la poule était là le premier. Dépression et méditation vont de pair, et visiblement la méditation ne permet pas de guérir de la dépression, puisque les abhyasis du Sahaj Marg sont souvent dépressifs et méditent dans le même temps.
Est-ce que la méditation accentue la dépression ? Je n'ai pas la réponse, mais la question mérite d'être posée et examinée avec soin. Sameer Sachdeva et sa triste expérience de dépression et folie sont là pour nous le rappeler…


Voir aussi à ce sujet :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire